L’épreuve pratique de tir

Pour certains c’est probablement l’épreuve qu’ils appréhendent le plus.

Pourtant vous vous êtes entrainés, vous connaissez l’arme ou les armes que vous allez manipuler et les consignes de sécurité vous sont connues.

Restez serein ça va bien se passer il y a plus de 20000 tireurs affiliés à l’URSTBF et ils sont tous passés par là et ont réussi.

Il n’y a pas de grande différence entre les épreuves pratiques pour tireur sportif et tireur récréatif. Ce sont d’ailleurs souvent les mêmes examinateurs.

Les différences se situent au niveau des documents à fournir, du nombre de type d’arme faisant l’objet de l’épreuve (1 seule pour la LTS et jusque 4 pour le récréatif).

1. La préparation à l’épreuve : rassembler les documents demandés.

Licence de Tir Sportif (LTS)

  • Un extrait du casier judiciaire (- de 3 mois)
  • Votre LTS provisoire
  • Votre carte d’identité (attention lors de l’examen certains ne l’ont pas avec eux !)
  • Votre carte d’affilié à l’URSTBF (carte jaune)

Tireur récréatif (modèle 4)

  • Un extrait du casier judiciaire (- de 3 mois)
  • Votre carte d’identité
  • Votre carte d’affilié à l’URSTBF (carte jaune)
  • Votre attestation de réussite de l’épreuve théorique délivrée par la police (attention valable 2 ans)

2. Conditions de présentation à l’examen.

  • Votre arme sera présentée dans un étui (valise, caisse, …).
  • L’étui sera fermé avec un dispositif cadenas, clé, serrure à code ou équipée d’un verrou de pontet ou une pièce sera démontée (verrou, …) empêchant son utilisation.
  • Votre arme et ses chargeurs éventuels seront vides de munitions.
  • Vos munitions seront dans un autre contenant verrouillé (clé, cadenas, …). Le contenant des munitions ne pourra pas être dans le contenant de l’arme et vice et versa : il faut 2 sacs distincts.  Enfin vos munitions doivent être manufacturées : munitions rechargées interdites.
  • Le détenteur légal de l’arme devra être présent avec l’autorisation de détention correspondante à l’arme.
  • Il pourra assister à l’épreuve mais surtout il ne pourra pas participer en donnant même un simple conseil.
  • Ne pas respecter scrupuleusement une seule des règles précédentes signifiera l’arrêt et l’échec à l’épreuve.

3. Objectif de l’examen.

L’objectif principal de l’examen est de vérifier si les automatismes de sécurité nécessaires à la manipulation d’une arme sont bien acquis.

 

4. Manipulations exigées

Sortir l’arme de son étui
Diriger l’arme vers la cible        
Enlever le verrou de pontet ou le dispositif de verrouillage         
Vérifier que l’arme est vide

Particularités en fonction du type d’arme.

  • Carabine à répétition: retirer le chargeur (si chargeur existant).
    Tirer le verrou en arrière et le laisser en arrière.
    Vérifier la vacuité de l’arme.
    Déposer la carabine avec la fenêtre d’éjection vers le haut (si fenêtre au-dessus le pommeau du verrou doit être vers le haut) et le canon en direction de la cible.
    Certains examinateurs demanderont de placer un témoin de chambre vide.
  • Pistolet semi-automatique: retirer le chargeur.
    Tirer la glissière en arrière et la bloquer en position ouverte à l’aide de l’arrêtoir de glissière.
    Vérifier la vacuité de l’arme.
    Déposer le pistolet avec la fenêtre d’éjection tournée vers le haut et le canon en direction de la cible.
    Certains examinateurs demanderont de placer un témoin de chambre vide.
  • Revolver: Basculer le barillet (ouvrir).£
    Vérifier s’il est vide (éventuellement le faire tourner à la main).
    Déposer le revolver barillet ouvert tourné vers le haut et canon en direction de la cible.

P.S. : Personnellement je préfère enlever le chargeur avant le verrou de pontet. Légalement qu’en est-il ? L’un de vous a-t-il un contact avec un examinateur URSTBF qui fait passer cette épreuve ?

  • Alimenter l’arme (attendre que l’examinateur vous le demande)
    Carabine à répétition:
    – prendre le chargeur et y mettre 5 munitions
    – Prendre la carabine (dirigée vers la cible et doigt le long du pontet)
    – Introduire le chargeur dans son logement.
    Pistolet semi-automatique: la procédure est identique à celle d’une carabine à répétition. Le verrou porte ici en en général le nom de glissière et le relâchement de la glissière se fait en appuyant sur l’arrêtoir de glissière ou en tirant la glissière vers l’arrière avant de la relâcher.
    Revolver : prendre le révolver dirigé vers la cible un peu incliné vers le bas, ne pas mettre de doigt dans le pontet. Remplir le barillet en laissant une chambre vide.
  • Tirer
    • Carabine à répétition: lorsque l’examinateur vous demande d’exécuter un tir :
      – Pousser le verrou vers l’avant et le verrouiller (attention l’arme est chargée)
      – 
      Épauler l’arme
      – Viser la cible
      – 
      Si prêt à tirer, placer le doigt sur la détente et tirer
      – 
      Rester en position et retirer le doigt de la détente (poser le doigt le long du pontet).
    • Pistolet semi-automatique:
      – maintenir l’arme en direction de la cible
      – Appuyer sur le bouton d’arrêtoir de glissière ou tirer la glissière vers l’arrière avant de la relâcher (attention l’arme est chargée)
      – Pointer l’arme vers la cible
      – Viser la cible
      – Si prêt à tirer, placer le doigt sur la détente et tirer
      – Rester en position et retirer le doigt de la détente (poser le doigt le long du pontet).
    • Revolver : la procédure est identique à celle du pistolet mais au lieu de relâcher la glissière on referme le barillet en veillant à aligner le chambre vide en face du canon et que pour armer le revolver il faut tirer le chien en arrière.
  • Sans instruction de l’examinateur poursuivre le tir : éjecter l’étui (douille), recharger l’arme etc … Prendre le temps entre chaque tir. En général l’examinateur demande d’arrêter le tir et présente différents scénarios d’incident de tir (détaillés plus loin).
  • Ne pas oublier de placer l’index sur la queue de détente uniquement lorsqu’on est prêt à tirer.
  • Après chaque tir remettre le doigt le long du pontet (c’est mieux le long et au-dessus).
  • Ne vous inquiétez pas de votre résultat en cible. Ce qui compte est d’avoir respecté la direction du tir et maîtrisé l’arme lors du tir (recul). Petit conseil lors de l’opération de rechargement de l’arme il faut maintenir l’arme dans la direction de votre cible et pas des couloirs voisins.
  • Les incidents de tir (il s’agit de simulations dans le cadre de l’épreuve)

Vu qu’il s’agit de simulation il faut décrire à l’examinateur ce que vous voyez, ce que vous faites et pourquoi.

  • Long feu (cela concerne un coup qui ne part pas ou qui part avec un délai important)
    • L’examinateur informe qu’un long feu a été détecté.
    • Ne pas tirer le coup suivant.
    • Tenir fermement l’arme dirigée vers la cible et le doigt hors du pontet.
    • Compter jusque 30 à voix haute (30 secondes). Comme il s’agit d’une simulation l’examinateur arrête le décompte quand il juge que c’est bon.
    • Extraire la cartouche, vérifier si le projectile est présent et l’amorce percutée. (*)

Si le projectile n’est plus présent, vérifier la vacuité du canon (voir coup faible).

Si le projectile est toujours présent :
– Soit l’amorce n’est pas percutée et il s’agit probablement d’un défaut de l’arme (percuteur usé ou cassé, arme trop sale, …) porter l’arme chez un armurier ou procéder à son nettoyage.
– Soit l’amorce est percutée, mettre la munition dans le catafalque prévu à cet effet.

  • Coup faible (bruit de la détonation inhabituelle)

L’examinateur informe qu’un coup faible a été identifié.

La procédure est la même que pour un long feu : ne pas tirer le coup suivant, etc …

Dans ce cas la vérification de la vacuité du canon est importante.

Cette vérification peut se faire avec une baguette de nettoyage, une longue paille, un fil +/- rigide, etc …

Si le projectile est resté dans le canon porter l’arme chez un armurier pour la faire extraire.

Conseil : avoir dans son sac de tir un fil nylon de coupe bordure de +/- 1 m, il permettra de vérifier facilement la vacuité d’un canon.

  • Arrêt de tir (aussi dénommer « Cessez le feu » ou « Halte au feu »)

Un arrêt de tir peut avoir plusieurs raisons : accident (personne blessée), malaise, changement de cible, incident technique, … Cela impose un arrêt immédiat du tir et la mise en sécurité des armes.

  • Carabine à répétition : Retirer le chargeur, vider la chambre, poser la carabine ouverte sur la table et reculer d’un mètre.
  • Revolver : Rabattre le chien, ouvrir et vider le barillet, poser l’arme vide et ouverte sur la table et reculer d’un mètre.
  • Pistolet semi-automatique : Retirer le chargeur, vider la chambre, poser l’arme vide et ouverte sur la table et reculer d’un mètre.

Il est interdit de toucher les armes jusqu’à ce que l’autorisation de reprise soit clairement donnée.

  • Incendie (ou autre incident demandant une évacuation)

Avant d’évacuer il y a lieu de procéder à la mise en sécurité des armes comme dans le cas d’un arrêt de tir et d’évacuer le stand en laissant son matériel sur la table.

  • Autre tireur blessé ou ayant un malaise
    • Mettre l’arme en sécurité.
    • Mettre l’arme de l’autre tireur en sécurité.
    • Appeler les secours.
    • S’occuper du tireur blessé.
  • Déplacement sur le pas de tir

Il s’agit par exemple de changer de ligne de tir.

  • Mettre l’arme en sécurité (vérifier qu’elle est vide).
  • La replacer dans son étui fermé.
  • Placer les munitions dans le contenant fermé.
  • Prendre l’étui et le contenant des munitions pour se déplacer.

Lors de cette épreuve il faudra réaliser les manipulations avec facilité. Il faut avoir manipuler l’arme plusieurs fois auparavant afin d’avoir assimilé son fonctionnement.

Cela permet d’être à l’aise lors de l’épreuve pour effectuer toutes les manipulations demandées en parfaite sécurité.

Points essentiels à garder à l’esprit.

Toujours considérer que l’arme est chargée lorsque vous la prenez en main.

Toujours diriger l’arme vers la cible.

Ne pas manipuler avant que l’examinateur ne vous demande de faire une action !

Ne jamais commencer une manipulation sans son ordre.

Ne jamais poser le doigt sur la détente avant d’être en position de tir et prêt à tirer !

Ne jamais déposer une arme chargée sur la table (ou alors la tenir en main).

Pour déposer une arme sur la table : retirer le chargeur et vider la chambre ou vider le barillet, laisser le verrou, la glissière ou le barillet ouvert et visible.

Toujours vérifier que l’arme est vide avant de la ranger, au pas de tir ou ailleurs.

(*) S’il s’agit d’un pistolet ou d’une carabine semi-automatique : retirer le chargeur, le déposer sur la table, vérifier la vacuité du canon avec une baguette de nettoyage ou un équivalent.

S’il s’agit d’une carabine à répétition la procédure est identique à la précédente, souvent le démontage du verrou étant simple il est aussi possible de vérifier la vacuité du canon en regardant une source lumineuse au travers du canon. (Souffler dans le canon s’il contient encore la fumée de l’explosion).

S’il s’agit d’un revolver, ouvrir le barillet, retirer les munitions, identifier la munition défectueuse et l’écarter. Lorsque vous remettrez les munitions dans le barillet pour poursuivre le tir vous n’aurez plus les 5 munitions de départ. Veillez donc à charger des chambres qui se suivent dans le barillet, et réfléchissez au sens de rotation du barillet pour placer que la chambre vide que vous placerez en face du canon soit celle qui précède la chambre avec une munition.